Décembre 2012 - C'est Noël, "Dieu merci!"

« Prenez-y donc garde, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre. Celui qui offre pour sacrifice des actions de grâces me glorifie, et à celui qui veille sur sa voie je ferai voir le salut de Dieu » (Ps 50 : 22-23)

Autrefois lorsqu'un combattant était vaincu par son adversaire on disait qu'il était à « sa merci », autrement dit sa vie dépendait du bon vouloir de son vainqueur. Dans la Rome antique lorsque l'empereur étendait sa main, le pouce levé, le gladiateur vaincu à «la merci » de son adversaire était gracié, il était sauf.

Un des premiers mots que l'on apprend à l'enfant pour encourager sa vie sociale est le mot « merci ». Quand je dis merci je me souviens que j'ai reçu quelque chose qui m'a fait plaisir, je suis reconnaissant envers mon bienfaiteur. Le prophète Jonas, lorsqu'il défaillait dans le ventre du poisson, s'est souvenu du Seigneur et a décidé d'offrir des sacrifices de reconnaissance quand il eut compris que son salut ne dépendait que de Dieu. La reconnaissance est notre réponse à l'œuvre de délivrance du Seigneur à l'exemple des Hébreux chantant à Dieu après avoir échappé aux Egyptiens (Ex 15).

« La reconnaissance est notre réponse à l'œuvre de délivrance du Seigneur… »

Bien sûr la vie est pleine de situations, sources de mécontentement, de râleries, de déceptions, de découragement et tout ce que l'on sait. Alors nous oublions que notre vie est une grâce, qu'elle nous a été donnée, que nous la tenons de Dieu « la vie, le mouvement et l'être » (Ac 17: 28). Bien plus, en Jésus-Christ, Dieu le Père nous a adoptés en pardonnant nos péchés alors que nous étions tous des enfants révoltés et oublieux de notre Créateur. C'est pourquoi nous sommes appelés à être reconnaissants pour ce si grand salut.

Notre vocation est de dire merci :

Quand nous prions et restons vigilants avec actions de grâce (Col 4:2)
Quand nous réalisons avec gratitude que nous sommes citoyens d'un royaume inébranlable (Hb 12:28)
Quand nous mangeons (et profitons de tous les biens de la vie) en rendant grâce (1 Tm 4:3-4)
Quand nous parlons en préférant des actions de grâce à des propos grossiers (Eph 5:4)
Quand nous voyons l'œuvre de Dieu dans la vie de nos frères (1 Th 3:9)
Et finalement, dire merci « en toute circonstance car telle est, à notre égard, la volonté de Dieu en Jésus-Christ »(1 Th 5:18)

« … et dans ce sens l'ingratitude est un péché »

A Noël, le sauveur du monde s'incarne et naît dans une étable, seuls quelques bergers et quelques mages païens, venus de loin, l'adorent comme le roi des Juifs « Puis les bergers prirent le chemin du retour. Ils célébraient la grandeur de Dieu et le louaient pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, car tout s'était passé comme l'ange le leur avait annoncé » (Lc 2:20). Quelques années plus tard le Seigneur effaçait notre ardoise par le don de son Fils à la croix.

Oui, notre dette de pécheurs envers Dieu était impossible à payer, aucun autre sacrifice ne pouvait la régler et dans ce sens l'ingratitude est un péché. Si nous nous souvenons de cela, alors nous pourrons dire à Noël mais aussi chaque jour : « Dieu, merci »