Mai 2014 - C’est dans le calme et la confiance que sera votre force

« C’est dans le calme et la confiance que sera votre force. » (Es 30.15)

En lisant ce texte, je me suis interrogée sur sa pertinence pour ma vie et plus largement pour nous tous, aujourd’hui ? Depuis peu dans le cadre de mon travail, on me demande de vendre entre autres choses des Assurances. Et il en existe de toutes sortes ! Il y en a vraiment pour tous les goûts et toutes les inquiétudes…. Aujourd’hui vous pouvez avoir les traditionnelles et obligatoires assurances habitations et automobiles. Mais la société actuelle vous propose bien plus que ça. Voyons voir, vous avez les assurances juridiques, les assurances obsèques, les assurances vie, les assurances santé, les assurances voyages, les assurances dépendance, les assurances loisirs et accidents de la vie.

Aujourd’hui à l’aide d’une multitude d'assurances, on peut protéger notre propre personne entière ou partielle (des comédiens assurent des parties de leur corps), notre famille, l’ensemble de nos biens matériels (assurance appareils nomades ou électroménagers), nos crédits conso (en cas de perte de notre emploi) et nous pouvons même protéger la santé de nos animaux domestiques.

De fait, je ne pense pas trop que notre société actuelle place réellement sa force dans le calme et la confiance. Si le marché de l’assurance se porte si bien, c’est que nous cherchons tous à nous protéger du lendemain et de l’inconnu qu’il apporte. Là où la Bible nous dit « Ne vous inquiétez donc pas du lendemain …. A chaque jour suffit sa peine. » (Mt 6.34) nous sommes littéralement submergés de messages inverses, inquiétants et menaçants qui nous poussent à la culpabilité … Ai-je assez travaillé, économisé pour mettre moi et ma famille à l’abri du besoin ou de tout autre chose ? Bien sûr il est bon et important d’être une personne responsable, qui fait ce qui est dans ses possibilités. Mais il y a une mesure en toute chose !

Chacun de nous recherche une forme de sécurité : nous nous construisons des protections, nous mettons des masques que nous présentons aux autres et dans lequel nous nous sentons bien. Nous y trouvons un rôle, une identité, une sécurité… Pourtant ce n’est qu’illutions et mensonges ; au lieu d’y trouver une liberté nous devenons prisonniers de ce rôle que nous nous sommes bâtis et qui nous épuise.

Pour ma part, je ne pense pas faire exception dans cette recherche de sécurité. En effet, même si mes inquiétudes les plus profondes ne sont pas d'ordre matériel - je crois que quel que soit mon salaire Dieu sera toujours suffisant pour subvenir à mes besoins - par contre mon besoin de sécurité est plus de l'ordre émotionnel, plus précisément identitaire. Quand je me suis convertie, j’avais un vrai besoin de consolation à cause de la mort de ma mère et de toutes les failles de ma vie passée ! J’avais aussi besoin de laisser Dieu me parler de mon identité d’enfant de Dieu. Au lieu de le laisser faire et de l’écouter Lui, j’ai laissé un faux système de pensée diriger ma vie en croyant que nous ne sommes que ce que nous faisons. Peu à peu je me suis éloignée de l’Amour et de la Grâce de Dieu pour m’enfermer dans une forteresse de légalisme. Très dure envers moi-même et les autres, je m’épuisais et je n’étais pas du tout heureuse, mais j’avais accepter ce système de pensée comme norme de ma vie !

Il est difficile de s’abandonner à Dieu entièrement et sans condition, il n’y a rien de moins naturel pour notre pauvre nature pécheresse que de faire confiance en Dieu. Pourtant le Psaume 18 nous encourage à cette confiance sereine en Dieu « Je t’aime, Eternel, ma force ! Eternel, mon roc, ma forteresse, mon libérateur ! Mon Dieu, mon rocher, où je me réfugie ! Mon bouclier, la force qui me sauve, ma haute retraite … »

Nous avons tous une forteresse, soit celle que nous avons édifiée avec nos propres forces, soit celle que représente Jésus lui-même pour celles et ceux qui placent leur foi en lui. L’une nous enferme et nous limite, l'autre nous libère. L’une nous épuise, l’autre est légère (Mt 11.28-30). Nous sommes placés devant cette alternative : nous abandonner à Dieu, le laisser être Souverain dans notre vie en manifestant chacune des promesses qu’Il a pour nous ses enfants bien-aimés ou bien prendre les choses en mains en pensant tout contrôler et bâtir ainsi nos propres forteresses et protections. Mais quel sera le prix de cette dernière option ? Dans cette veille de Pâque, rappelons-nous cette magnifique parole de Jésus à la croix « Tout est accompli » Jn 19.30.

S’il nous est si dur de faire réellement confiance à Dieu et de ne pas nous inquiéter du lendemain, c’est que nous sommes totalement dépassés par ce si grand Amour que nous n’avons aucun moyen de mesurer. S'Il nous est difficile de comprendre totalement la Grâce de Dieu, il est possible de vivre par Elle. Osons croire que la Parole et les Promesses de Dieu sont vraies et vivons de sa grâce !

N.G.