Octobre 2022 - Les forts et les faibles

« Si nous sommes forts nous devons porter les faiblesses de ceux qui ne sont pas forts, au lieu de faire ce qui nous plait. » (Rm 15 :1). Il y a quelques années un groupe célèbre chantait sur un air festif « Derrière mon loup je fais ce qui me plait, me plait… » Ces paroles vont bien dans l’air de notre époque sauf qu’aujourd’hui, on n’a même plus besoin de se dissimuler derrière un masque, le fameux loup, pour faire ce qui nous plait.

Notre Dieu nous appelle à poser un autre regard sur la vie, son regard critique sur ce que nous considérons fort ou faible, et ce regard nous oriente inévitablement vers l’intérêt du prochain plutôt que de chercher à « faire ce qui nous plait » (cf. aussi Ph 2 :4). Dans ce texte où apparait cette expression, les « forts » étaient des chrétiens qui ne partageaient pas les scrupules des « faibles ». Ces scrupules étaient relatifs à des règles alimentaires notamment, règles que l’apôtre juge secondaires par rapport à la foi en Christ et qu’il estime être liées à des convictions personnelles relevant de la conscience de chacun. Alors Paul renvoie dos à dos les « forts » et les « faibles ».

Les « forts » n’ont aucuns avantages ou supériorités sur les « faibles », au contraire, ceux-ci devraient appliquer un principe fondamental : comprendre et s’adapter au niveau de la conscience des « faibles » et en certaines occasions ne pas "faire ce qui leur plait" même s’ils pensent que leur position est plus juste ou plus équilibrée. Pourquoi un tel effort leur est-il demandé ? Pour le bien et l'édification de l'église. En effet, l’apôtre lui-même s’estime être un « fort » puisqu’il dit : « Si NOUS sommes forts… » mais il s’empresse d’ajouter au verset 2 « que chacun de vous fasse ce qui plait à son prochain, en vue de ce qui est bon et constructif. »

Plaire à son prochain n’est pas de la démagogie ou du laxisme, nous ne devons jamais laisser croire que nous sommes d’accords avec des comportements qui ne seraient à l'évidence pas dignes d’un chrétien. Par contre, plaire à son prochain peut nous conduire à renoncer à des plaisirs légitimes parce qu'ils pourraient être pour notre frère/sœur un piège, une « occasion de chute ». On peut même étendre ce précepte à chaque personne avec qui nous serions en contact personnel. "Plaire à son prochain" peut nous conduire aussi à devoir renoncer à des prérogatives, des avantages, parce que nous recherchons le bien du plus grand nombre au sein de l’église et même au delà. Vouloir "avoir raison" n'est pas forcément une preuve de courage ou de fidélité mais peut s'apparenter dans certains cas à de l'entêtement et de l'orgueil : « Ainsi donc, poursuivons ce qui contribue à la paix et ce qui est constructif pour autrui. Ne va pas détruire l’œuvre de Dieu pour un aliment » Rm 14, 19-20. Il y a des discussions stériles, des convictions strictement personnelles qui n'ont rien à voir avec l'évangile, des débats inutiles et des querelles qui pourraient être évitées si nous prêtions plus d’attention à cette mesure de précaution à laquelle l'Ecriture nous invite.

Quelle est le but de tout cela : la construction de l’Eglise de Jésus-Christ et la gloire de Dieu : « Que le Dieu de la persévérance et de l’encouragement vous donne d’être bien d’accord entre vous, selon Jésus-Christ, d’une seule voix, vous glorifiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ ! Aussi accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ lui-même vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. » Rm 15, 5-7

T.R.

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