Juin 2024 - Un nouveau commandement ?
Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. (Evangile selon Jean 13:34-35)
Le commandement d’aimer son prochain n’était pas nouveau, il était donné par la Loi mosaïque et Jésus y fait référence : quand on demanda à Jésus quel est « le plus grand commandement de la loi » ? Jésus répondit : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes » (Mat 22:37-40).
Jésus déjà dans son enseignement est allé plus loin et a demandé à ceux qui le suivaient et l’écoutaient d’aimer leurs ennemis, de bénir ceux qui les persécutent de prier pour eux : « Vous avez appris qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent,afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux » ( Mat 5 43-45). Jésus a donné à ses disciples ce commandement nouveau lors de son dernier repas avant sa mort et il l’a fait après leur avoir lavé les pieds, préfigurant la purification du péché que sa mort réalise pour ses disciples. Ce commandement s’adresse donc à ceux pour qui Il est Celui qui les lave de leur péché et les purifie.
« Aimez-vous comme je vous ai aimés » : l’amour de Jésus pour ses disciples va plus loin que le commandement d’aimer son prochain comme soi même ; il ne l’annule pas mais lui donne une intensité supérieure car il est cet amour que Jésus a lui même manifesté pour ses disciples : il a littéralement donné sa vie pour eux dans le temps qu’il a passé avec eux puis par sa mort. C’est un amour qui peut aller jusqu’au sacrifice ultime de ceux que l’on appelle des martyrs (c’est à dire des témoins), et cela s’est vérifié tout au long de l’histoire de l’Église et encore aujourd’hui dans certains pays ; il nous est demandé plus souvent, heureusement, dans des circonstances moins extrêmes, car c’est un commandement de Jésus pour ses disciples, et il n’est pas optionnel.
L’amour coûte, du temps, des biens, des projets… Il n’y a pas d’amour véritable sans renoncement à soi, concrètement et dans des circonstances précises. Ce n’est pas une question de sentiments ou d’émotions. Ce qui caractérise l’amour véritable c’est le fait de préférer le bien de l’autre, et d’œuvrer en ce sens. Le véritable amour passe par la Croix, celle de Christ et puis celles où nous plaçons ce à quoi nous « choisissons de renoncer ». Cet amour là peut sembler hors de notre portée. Mais c’est un commandement nouveau aussi dans le sens où si la Loi donnait un commandement d’aimer son prochain, elle ne donnait pas la force pour le faire.
Mais Dieu a réalisé par Christ ce qu’il avait promis très longtemps avant : «Je vous donnerai un cœur nouveau, Je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre et Je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous Mon esprit. Ainsi Je vous rendrai capables d’obéir à Mes lois, de respecter et de faire ce que Je vous ai commandé.» Éz 36:26-27
Les disciples de Christ, nés de nouveau de l’Esprit Saint ont reçu avec la vie nouvelle du Ressuscité la capacité et la liberté d’accomplir ce que leur ancienne nature ne pouvait accomplir. Ce n’est donc pas une question de capacité mais de foi et d’obéissance. Et Jésus ne fait pas que donner ce commandement : il fait de cet amour un signe visible et un témoignage du Christ là où l’Église est présente.
C.B.