Mai 2023 - Remise en question

L’éducation de l’enfant repose essentiellement sur des commandements : tu dois faire ceci, tu ne dois pas faire cela. Et ce parce qu’il n’a pas encore la maturité nécessaire pour comprendre pourquoi il doit agir ainsi et les parents, par bienveillance, doivent donc imposer des règles. Vient ensuite l’adolescence avec l’étape de la remise en question : les décisions ne peuvent plus être imposées mais motivées, expliquées. Il ne s’agit plus simplement d’obéir mais de comprendre. L’adolescent s’affirme et veut prendre ses décisions pour se construire en tant qu’individu. La remise en question est alors quelque chose de nouveau, une étape à franchir, avant de comprendre que finalement la remise en question n’implique pas nécessairement des révolutions ni même des doutes. Cela veut simplement dire que l’on se pose des questions sur le bien-fondé d’une chose et que l’on cherche des réponses pertinentes pour désapprouver, affiner ou alors confirmer celles-ci.

Nous allons voir premièrement que Jésus nous invite à des « remises en question ». Nous regarderons ensuite au travers de quelques questions (souvent pièges) comment Jésus répond et ce que cela nous apprend. Enfin nous verrons qu’il faut aussi faire attention aux « fausses réponses » avant de conclure sur la nécessité, avant tout, de consolider notre foi.

La remise en question de la tradition par Jésus

Dans l’Ancien Testament le peuple est soumis à des lois, les 10 commandements mais aussi à tout un tas de prescriptions que l’on trouve principalement dans le livre du Deutéronome. Lorsque Jésus démarre son ministère (voir Mt 5 à 7), il va notamment dire « Vous avez appris quemais moi je vous dis que… » (6x: Mt 5,21.27.31.33.38.43). Jésus provoque ainsi une remise en question chez ceux qui se croient capables par eux mêmes d'accomplir la loi (la propre justice) car lui seul peut l'accomplir : « Ne vous imaginez pas que je sois venu pour abolir ce qui est écrit dans la Loi ou les prophètes ; je ne suis pas venu pour abolir mais pour accomplir » (v17).

Il ne s’agira désormais plus de suivre la loi en comptant sur ses capacités pour l'accomplir mais en plaçant notre foi en lui seul, mais d’en comprendre les fondements, et de la vivre parce qu’il est de notre nature d’agir ainsi.

Des questions (pièges ?)

Voyons quelques exemples de questions posées à Jésus :

Dans Marc 7, des spécialistes de la Loi posent une question à Jésus sur le respect des traditions: « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas les traditions des anciens, et prennent-ils leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées selon la coutume ? » (v5). Il serait intéressant de relire et de commenter l’intégralité de ce passage mais pour notre sujet, regardons juste la réponse de Jésus au vt 13: « Voilà comment vous annulez la Parole de Dieu par votre tradition, celle que vous vous transmettez ». Ce n’est donc pas dans les commandements des hommes ou dans la tradition que nous trouvons la vérité mais dans La Parole de Dieu telle que Jésus l'interprète.

Peu après, dans Marc 10, une question lui est posée sur la possibilité de divorcer et Jésus répond premièrement « Que vous a prescrit Moïse? » (v3) puis il explique que c’est à cause de la dureté de leur cœur que Moïse leur a donné ce précepte (v5) et que le plan de Dieu originel dépasse ce cadre légal – « Au commencement… » (v6s). Cet exemple nous montre qu’au-delà des lois ou du fait de vivre en conformité avec l’usage ou la culture, nous devons chercher et comprendre la volonté de Dieu.

Un peu plus tard, les partisans d’Hérode l'interpelle ainsi: « A-t-on, oui ou non, le droit de payer des impôts à César? » (Mt 22.17). Jésus leur répondra de « rendre à César ce qui revient à César, et à Dieu ce qui revient à Dieu » (Mt 22.21). Dans ce passage, je voudrais juste noter la déclaration faite par les émissaires d’Hérode au départ: « Maître, nous savons que tu dis la vérité et que tu enseignes en toute vérité la voie à suivre selon Dieu. » (v16). Cette déclaration a été faite avec fourberie : on comprend à demi-mot « jusque-là tu as bien répondu mais voyons si cette fois tu t’en sors et si ce que tu diras sera la vérité ». Jésus n’est pas piégé et il apporte une réponse qui place le royaume de Dieu sur un autre plan que les royaumes terrestres. Il n’y a alors aucune contradiction à obéir à Dieu et en même temps aux autorités légales (jusqu'à un certain point). Au final, la déclaration des émissaires ne peut être désavouée : Jésus enseigne effectivement en toute vérité la voie à suivre selon Dieu. L’enseignement de Jésus nous apporte donc des réponses qui sont des vérités selon Dieu.

Et des réponses pièges

La remise en question, c’est questionner de nouveau pour essayer de faire le tri entre ce qui est « vraiment vrai » (pléonasme assumé) de ce que nous pouvons percevoir comme tel mais qui ne l’est pas toujours. Or nous tromper, même "sincèrement", est un danger qui nous guette tous et Paul nous met en garde contre cela : « Veillez à ce que personne ne vous prenne au piège de la recherche d’une "sagesse" qui n’est que tromperie et illusion, qui se fonde sur des traditions tout humaines, sur les principes élémentaires qui régissent la vie des gens de ce monde, mais non sur le Christ » (Col 2.8). Il est donc aussi nécessaire de remettre en question ce que l’on écoute ainsi qu’il est écrit : « Ne faites pas obstacle à l’action de l’Esprit Saint ; ne méprisez pas les messages reçus de la part de Dieu. Mais examinez toutes choses : retenez ce qui est bon, et gardez-vous de toute forme de mal. » (1Thes 5.19-22)

En conclusion : des fondations solides

La conclusion du "Sermon sur la montagne" (Mt 5-7), c’est la parabole de l’homme sensé qui bâtit sa maison sur le roc (c’est-à-dire celui qui écoute et met en pratique ce que Jésus vient de dire) et de celui qui bâtit sa maison sur le sable (les autres). On comprend que les paroles de Jésus, si elles sont mises en pratique, constituent de solides fondations qui résistent aux tempêtes. Or ces paroles nous invitent à ne pas simplement obéir à des lois mais à les comprendre et les vivre, à ne pas simplement avoir l’apparence du chrétien ou ne s’intéresser qu’à nos intérêts dans ce monde mais d’être de véritables disciples de Jésus-Christ et nous intéresser premièrement au royaume de Dieu.

Ces fondations solides passent par des remises en question. Tout comme le discours de Jésus commence par déconstruire l’héritage culturel et religieux pour reconstruire des vérités fondamentales, nous ne devons pas nous appuyer sur notre héritage culturel, des idées reçues (ou celles qui nous arrangent le plus) mais nous devons chercher sans cesse la vérité selon Dieu en nous appuyant sur le fait que Jésus est le seul homme qui a accompli parfaitement toute la loi, satisfaisant ainsi aux exigence divines. L'Evangile nous enseigne que c'est en lui seul, que nous trouvons la capacité d'accomplir la loi parfaite de Dieu, reflet de sa volonté : "il est le chemin, la vérité et la vie".

T.S.

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