Avril 2023 - Grandir

« Dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, l’Église jouissait alors de la paix. Elle grandissait dans la foi, vivait dans l’obéissance au Seigneur, et s’accroissait en nombre, grâce au soutien du Saint-Esprit  », Ac 9.31 ; « Cependant la parole de Dieu se répandait de plus en plus, et le nombre des disciples augmentait », Ac 12.24 ; « Et les Églises s’affermissaient dans la foi et voyaient augmenter chaque jour le nombre de leurs membres », Ac 16.5.

Croître, grandir, multiplier. Cela est bien inscrit dans la pensée de Dieu dès la Création : « Dieu les bénit en disant : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre... ». Croître, grandir, ne pas rester statique. Lorsqu’il bénit Abraham, il lui promet de multiplier sa postérité (Ge 17.6 ; 22.17), promesse qu’il réitère à l’égard d’Isaac et Jacob (Ge 26.4,24 ; 35.11 ; 48.3-4). Croître en stature, en sagesse, en connaissance, c’est aussi ce que Dieu a voulu pour l’humanité, même si la chute a tout déréglé. « Celui qui est sage de cœur manifeste la sagesse par sa bouche, et l'accroissement de son savoir paraît sur ses lèvres » (Prov 16.23). Le grand roi Salomon fut un modèle en la matière. La Bible le décrit comme le plus grand savant et le plus grand sage de son temps : « Dieu donna à Salomon une sagesse exceptionnelle, une très grande intelligence et une large ouverture d’esprit qui le fit s’intéresser à des questions aussi nombreuses que les grains de sable au bord de la mer. Sa sagesse dépassait celle de tous les sages de l’Orient et de l’Égypte... Il fut l’auteur de trois mille proverbes et composa mille cinq chants. Il a décrit les plantes, du cèdre du Liban jusqu’à la branche d’hysope qui pousse sur les murailles, il a aussi parlé des animaux, des oiseaux, des reptiles et des poissons. Tous les rois de la terre qui avaient entendu vanter sa sagesse, envoyaient des délégations de tous les pays du monde pour l’entendre ».

Et nous, croyants de la Nouvelle Alliance, sommes-nous aussi appelés à grandir, à progresser, à multiplier ? Certes oui ! Professer la vérité dans l’amour doit nous amener à croître « à tous égards » en Christ, chef de son Église. Croître pour le salut, croître dans la grâce et la connaissance de Dieu (« Progressez sans cesse dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ », 2 Pi 3.18). Grandir en foi, en sagesse, en maturité, en amour (« Que le Seigneur fasse croître de plus en plus l'amour que vous avez les uns pour les autres et envers tous les humains », 1 The 3.12), en sainteté (« frères et sœurs, vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire pour plaire à Dieu, et vous vous conduisez déjà ainsi. Mais, nous vous le demandons, et nous vous le recommandons à cause de votre union avec le Seigneur Jésus : faites toujours plus de progrès dans ce domaine », 1 The 4.1). Paul et Timothée priaient pour que les disciples de Jésus puissent être remplis de la connaissance de Dieu « en toutes sagesse et intelligence spirituelles », afin qu’ils puissent se conduire d’une manière digne du Seigneur et porter un fruit abondant, faire des progrès dans la connaissance de Dieu, et ainsi être fortifiés « à tous égards par sa puissance glorieuse » (Col 1. 9-11).

Et puis le Seigneur veut aussi la multiplication du nombre de disciples. Il a en vue une croissance de son corps qu’est l’Église, l’agrandissement de la famille de Dieu. Le théologien Gordon Fee, dans son ouvrage de vulgarisation de l’interprétation des Écritures, déclare à propos des Actes des apôtres que « l’Église est certainement appelée à être toujours ainsi : évangélisatrice, joyeuse, revêtue de la puissance du Saint-Esprit »¹ Grandir dans la foi d’une part, et voir augmenter le nombre de personnes embrassant l’évangile d’autre part, c’est bien ce qu’exprime ce verset cité en introduction : « Et les Églises s’affermissaient dans la foi et voyaient augmenter chaque jour le nombre de leurs membres », Ac 16.5. Cela vient illustrer le mandat missionnaire confié par Jésus à son Église : « Allez dans le monde entier proclamer la bonne nouvelle à toute la création... faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit et enseignez-leur à mettre en pratique tout ce que je vous ai prescrit » Mc 16.15 ; Mt 28.19-20.

Nous, Église Protestante Baptiste de Toulouse, où en sommes-nous par rapport à ces réalités ? Grandir dans la foi, l’amour, la consécration au Seigneur, c’est l’appel de Dieu sur chacune de nos vies. Il appartient donc à chacun de nous de nous examiner, de demander au Seigneur que le Saint-Esprit nous éclaire sur les changements qui doivent s’opérer dans nos vies, sur les progrès que Dieu veut que nous fassions, « par sa puissance glorieuse », par sa grâce et l’action de son Esprit en nous. Il nous appartient également de discerner, grâce au Saint-Esprit et à la confirmation de nos frères et sœurs et des responsables, quel est le service que Dieu nous appelle à exercer dans l’église locale. Certains d’entre nous ont déjà découvert leur vocation et servent dans l’église selon les dons que Dieu leur a accordés, et dans le service auquel ils sont appelés. Qu’en est-il des autres ? Ne pensons-nous pas à l’immense privilège de pouvoir servir notre Sauveur qui est aussi notre Seigneur ? N’hésitons pas, si cela n’a pas encore été fait, à chercher à découvrir nos dons pour les mettre au service de l’église. C’est là la volonté de Dieu (Ro 12.3-8 ; 1Pi 4.10-11).

Venons-en maintenant à la croissance de l’église en nombre de nouveaux croyants, de ceux qui n’avaient aucune connaissance de Dieu et de son évangile et qui sont maintenant devenus des disciples de Jésus. Est-ce vraiment normal que cette croissance soit si lente, presque au point mort ? Devons-nous nous contenter de deux ou trois baptêmes tous les cinq ans ? Ou croyons-nous que Jésus a bien fait de nous ses témoins, et que nous n’avons pas reçu un esprit de timidité, mais qu’au contraire son Esprit nos remplit de force, d’amour et de sagesse (Ac 1.8 ; 2 Tim 1.7) ? Qu’en est-il du niveau de conscience que nous avons concernant notre appel à témoigner autour de nous de la grâce de Dieu ? Ou bien nous laissons-nous assoupir par la routine de la vie quotidienne, avec ses soucis, ses responsabilités professionnelles, familiales ou autres, qu’il nous faut certes assumer du mieux possible. Mais cela justifie-t-il le fait de négliger notre responsabilité de témoins de Jésus-Christ ? Demandons au Seigneur de nous communiquer sa compassion pour les perdus, lui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu, et qui déclare qu’il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance (Lu 19.10 ; 15.7). Veillons aussi à ce que nos cultes dominicaux deviennent des lieux et moments adaptés à l’accueil des non-convertis qui n’ont aucune connaissance de la Bible et de son évangile, ni aucune familiarité avec la vie d’église. Qu’ils puissent se sentir accueillis, aimés, respectés. Que le langage employé, ce qui se fait durant nos cultes soient mis à leur portée pour qu’ils puissent se sentir concernés et même interpellés par ce qui se vit. Cela concerne autant les personnes officiant sur l’estrade que chacun d’entre nous dans nos comportements et nos paroles.

Alors oui, Dieu ne nous veut pas statiques et engoncés. Lui qui produit en nous « le vouloir et le faire » (Phil 2.13), mettons-nous au diapason de sa volonté pour grandir « à tous égards », en maturité spirituelle, dans le service, et mettons tout en œuvre pour voir les rangs de notre communauté se remplir. Nous aurons ainsi l’immense joie d’accueillir une grande moisson de nouveaux convertis, que nous pourrons entourer de nos soins et de notre soutien pour qu’ils deviennent avec nous des disciples de Jésus accomplis. Il nous appartient donc de nous examiner, de nous remettre en question quant à nos progrès spirituels, ET témoignage individuel et communautaire. Où en sommes-nous ? Quelles choix à faire, quelles résolutions prendre ?...

P.B.

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